« La Libre » de ce 30 mars, sous la plume d’Alice Dive, nous livre l’information suivante :

« C’est un « non » ferme et catégorique que la commune bruxelloise de Woluwe-Saint-Pierre a adressé ce mardi à la « Werkvennootschaap », le bras armé du gouvernement flamand dans le projet d’élargissement du ring autoroutier autour de Bruxelles. Elle a également remis son avis défavorable à la Région bruxelloise, impliquée dans ce dossier puisque l’avenue de Tervueren, dont il est question ici, est une voirie… régionale et non communale.

De quoi parle-t-on précisément ? Du projet porté par la Région flamande intitulé « Werken aan de ring » qui implique, comme son nom l’indique, de grands travaux d’élargissement autour du ring de Bruxelles. Parmi ceux-ci, figure un projet de réaménagement qui concerne l’est de la Région bruxelloise : l’avenue de Tervueren (N3) et les Quatre Bras de Tervueren. Dans ce projet, le tronçon bruxellois de la N3 verrait disparaître son bras sud afin d’en faire une autoroute cyclable (voir carte ci-dessous). Le trafic entrant et sortant serait alors ramené sur l’unique tronçon nord. Pour le dire autrement, la Flandre souhaite supprimer deux bandes de circulation (une voie pour le trafic entrant et une voie pour le trafic sortant) aux portes de Bruxelles pour en faire une autoroute cyclable dans chaque sens. Actuellement, il existe déjà une piste cyclable – mais en mauvais état – sur l’avenue de Tervueren.

 

Une phase test entre août et octobre

Ce projet flamand de mobilité sur le tronçon des Quatre Bras impacte directement les habitants de la commune de Woluwe-Saint-Pierre (et, dans une moindre mesure, ceux d’Auderghem) puisqu’il se situe sur le territoire de la commune. De quoi faire bondir son bourgmestre Benoît Cerexhe (CDH) qui rejette en bloc l’initiative, à commencer par la phase « test » du projet prévue à partir de la fin août. Concrètement, la Région flamande – soutenue par la Région bruxelloise – envisage d’installer des bollards et des blocs de béton sur ce tronçon, de la fin août à début octobre. L’objectif : tester et voir dans quelle mesure ce projet génère ou non un report de trafic aux abords des axes structurants de l’avenue.

« Pour nous, cela signifie que l’on va avoir un trafic de percolation à l’intérieur de tous les quartiers de la commune, puisque les applications de mobilité qui existent aujourd’hui dévient les automobilistes vers les rues avoisinantes, fustige M. Cerexhe. C’est à l’opposé de notre accord de majorité communale puisque nous cherchons au contraire à apaiser nos quartiers en renvoyant les voitures vers les axes structurants. » Ainsi, la commune de Woluwe-Saint-Pierre n’exclut d’ores et déjà pas d’introduire un recours contre la Flandre si d’aventure cette dernière devait ne pas tenir compte de son avis défavorable. « Ce projet n’a pas de sens, renchérit Alexandre Pirson (CDH), échevin de la Mobilité de la commune bruxelloise. Entretenons la piste cyclable existante sur la voirie régionale, sécurisons les cyclistes mais, surtout, ne diminuons pas la capacité automobile de l’axe structurant du tronçon en question. »

Réduire les accès à Bruxelles ?

Plus politiquement, le bourgmestre wolusanpétrusien voit dans ce projet de mobilité une sorte d’agenda caché dans le chef de la Flandre. « Expliquez-moi pourquoi les Flamands veulent élargir le ring mais rétrécir les entrées de Bruxelles ?, s’inquiète Benoît Cerexhe. Cela procède très clairement d’une stratégie de la Région flamande d’isoler les Bruxellois chez eux et là, je trouve que l’exécutif bruxellois tombe naïvement dans le piège. »

La ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), soutient en effet ce projet porté par la Flandre. C’est d’ailleurs son cabinet qui a récemment convoqué les parties concernées dans le dossier. Pour elle, l’émergence de nouvelles pistes cyclables est en accord avec la politique qu’elle met en œuvre à Bruxelles. « Au risque d’accepter d’isoler les Bruxellois ? », s’interroge M. Cerexhe. Qui épingle enfin les risques économiques et sociaux que peut engendrer ce genre de projet de mobilité « dissuasif pour les navetteurs » qui viennent travailler quotidiennement sur le territoire de la Région-Capitale.  »

Notre position :

Tervuren Unie est déjà intervenu dans ce dossier qui suscite de nombreuses craintes en termes de mobilité. Une motion a été déposée, et votée par le conseil communal en séance du 30 avril 2019 :

(traduction du néerlandais) : Les plans actuels de rénovation du carrefour des Quatre Bras prévoient deux éléments qui auront un impact majeur sur la mobilité des habitants de Tervuren :

La fermeture de la Brusselsesteenweg et de la Jagerslaan au carrefour des Quatre Bras. Cela signifierait que tous les habitants de ce quartier devraient passer par Tervuren pour aller à Bruxelles et revenir chez eux. Cela entraînera des embouteillages supplémentaires et des raccourcis, notamment au niveau du carrefour Albertlaan-Tervurenlaan.
La circulation automobile devra utiliser une seule voie (au lieu de deux) sur l’avenue de Tervueren en direction de Bruxelles, juste après le carrefour des Quatre Bras. Après l’expérience de la rénovation de l’avenue Tervueren durant la période 2017 et 2018, il est clair qu’une seule voie n’est déjà pas suffisante pour accueillir le flux de trafic en provenance et à destination de Tervuren (cf. les embouteillages permanents le matin et le soir). A cela s’ajoute maintenant le trafic des personnes qui veulent entrer dans Bruxelles par la sortie 1 du Ring… Cela ne peut pas être bon pour la mobilité, surtout pour les habitants de Tervuren.

C’est pourquoi nous proposons au conseil communal d’adopter la motion suivante :

« Le conseil communal de Tervuren prend acte des plans de réaménagement du carrefour des Quatre Bras. Deux points spécifiques suscitent les plus grandes inquiétudes en termes de mobilité vers Bruxelles : 1° la fermeture de la Chaussée de Bruxelles et de la Jagerslaan au carrefour des Quatre-Bras, et 2° le trafic automobile en provenance et à destination de Bruxelles utilisant une seule voie juste après le carrefour des Quatre-Bras en direction de Bruxelles. Le Conseil communal souhaite exprimer sa préoccupation et demande à être tenu informé des solutions alternatives.

La motion a été adoptée à l’unanimité.

 

MISE A JOUR : publications du 7 avril 2021

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